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Qu'est-ce qui se passe encore à Bukavu?



Bukavu est une ville touristique d’un million d’habitants sur une superficie d’environ 60 kilomètre carré, elle est limitée au Nord-ouest par le lac Kivu, l’un de plus beau lacs du monde. Il est bordé malheureusement par des milliers et des milliers des bouteilles plastiques et autres déchets industriels toxiques tels que les déchets électroniques amenés par les eaux de pluie en débordement parce que mal canalisées en descendant des collines qui surplombent la ville où se situent les quartiers populaires avec des constructions les plus anarchiques possibles... Outre cela il y a aussi ce manque criant des poubelles publiques, la gestion et le traitement des déchets ne semble pas préoccuper les autorités de cette ville, ce qui donne l’impression de vivre dans une immense poubelle à ciel ouvert que les eaux de pluie se charge d’évacuer vers les bords du lac, où se trouve paradoxalement les maisons des nantis et des décideurs de cette ville, ce qui les accusent de contribution et de complicité passive voir active dans la destruction des écosystèmes du lac Kivu.


À l’Est de Bukavu, nous avons la rivière Ruzizi qui n’es pas épargné de cette maltraitance écologique car elle prend sa source dans le lac Kivu pour se jeter dans le Tanganyika, séparant ainsi Bukavu de la ville de Cyangugu au Rwanda. C’est dans cette ville que les commerçants Bukaviens vont chaque jour se ravitailler en denrées alimentaires de première nécessités malgré les multiples conflits armés entre les deux pays depuis des décennies, d’où la polémique selon laquelle, Bukavu dépend du Rwanda sur le plan nutritionnel malgré la fertilité du sol la fertilité du sol des villages qui l’environnent et qui se trouvent pour la plupart à moins de cent kilomètre à peine du centre ville.


Sa population est hétéroclite, cependant deux tribus semblent majoritaires à savoir les Shi et les Lega qui vivent dans une certaine rivalité tribale pour dominer politiquement ou économiquement la cité, la société... Voilà ce qu’on constaterait si l’on plaçait un drone au dessus de la ville.


Mais qu’est-ce qu’il se passe réellement à Bukavu?


Nous sommes Mercredi 04/Octobre /2023, Il est 17h45, et nous sommes à Nyamugo, l’un des quartiers le plus populaire de la ville et c’est ici où se situe le grand marché; c’est l’heure où les gens rentrent souvent à la maison, et c’est aussi l’heure des embouteillages les gens se marchent dessus, on ne sait même pas cracher au risque de cracher sur quelqu’un, les voitures claxonnent à vous casser les oreilles, les motards se frayent les chemins là où il y en pas, les femmes appellent les clients, les voleurs aussi font leur travail de pickpocket en faisant semblant de se battre entre eux pour attirer les distraits... bref la ville est en ébullitions.


Et presque partout, les photos des candidats nombreux sont jeunes et semblent visiblement décidés à en découdre, finir avec la politique de la vielle génération et apporter finalement ce changement tant attendu dans les organes de prise de décision pour booster le développement de ce pays. De l’autre côté les anciens élus du peuple semblent timides, voir hésitants, à cause certainement des résultats catastrophiques de la gestion de la chose publique pendant cinq ans de trahison de la confiance populaire avec des promesses jamais tenues ou tout simplement oubliées à cause de l’ivresse du pouvoir.


Il flotte actuellement dans l’air de Bukavu, un sentiment de revanche au sein de cette catégorie de la population défavorisée pour qui l’accès aux biens et moyens était devenu un chemin de la croix avec la hausse des prix des denrées alimentaires, le taux d’échange qui humilie carrément notre monnaie devant les devises étrangères, un taux de chômage si élevé que même les pousse-pousseurs des charrettes, jusquá ce que même les mercenaires du travail « les tout travaux ”, comme on les appelle par ici ceux-la qui ne choissent pas du travail manquent d’occupation.


Encore que récemment le maire venait d’interdire la circulation des motos taxis dans le centre ville, supprimant ainsi plusieurs milliers d’emplois des jeunes qui pour la plupart d’entre eux, faute d’avoir trouvé un travail correspondant à leur formation scolaire, voir académique, se sont réfugiés dans ce métier de taximan motard, comme une opportunité à ne pas rater pour nourrir femmes et enfants. Sous le prétexte officiel de diminuer les embouteillages et les accidents de circulation, mais aussi pour éliminer les activités des motards rwandais qui venaient travailler ici clandestinement, alors que l’axe de la frontière n’était pas toujours fermé et restait toujours poreuse pour empêcher les motards rwandais de travailler au Congo. Alors que cette décision n’était pas encore avalée, le maire de la ville prend une seconde décision d’évacuer tous les kiosques, les petites boutiques, les restaurants, les ateliers de mécanique, menuiserie, soudure, les secrétariats publics, les vendeurs ambulants, d’être évacués de force et sans délais sur les bords de la route; ce que la police a exécuté avec zèle et avec une violence particulièrement révoltante pour une population qui vie comme on dit par ici 'au taux du jour'.


Car pour comprendre cela, il faut savoir que la majorité des Bukaviens, n’ont pas d’emploi formel, la plupart sont des débrouillards, et leur économie est basée sur ces genre des petits commerces, pour nourrir leurs familles, les vêtir, payer les études dés enfant et payer les soins de santé en cas de maladie éventuellement. Donc nous pouvons dire que leurs bureau principal, c’est le marché ou le trottoir, c’est là où se vent toute sorte de choses: l’eau à boire, les beignets, les savons, les produits chinois comme les jouets, les pagnes, les produits alimentaires que font circuler ces mamans où elles sont souvent harcelées sauvagement par cette police surnommée EBOLA, à cause de leurs manières brutale de pratiquer le pillage et le vol au nom de la loi, qui semblent être encouragés par l’état.


Ce qui provoque beaucoup de ressentiment, de haine et de colère chez les observateurs qui ne supportent pas ces actes de vandalisme de la part de la police, qui pour certains d’entre eux, ne sont pas toujours contents d’accomplir ce travail ingrat, qui les font détester de la population, car même leurs femmes ou certains membres de leurs propres famille subissent le même sort.


Cette succession des maladresses et de bavures de la part du pouvoir public, ajouté à cela, la crise économique, la hausse des prix, l’inflation, la baisse du pouvoir d’achat de la majorité des ménages, ainsi que cette multiplication volontaire des jeunes au chômage, avaient fini par construire un grand mur de séparation de confiance entre le pouvoir public et la population Bukavienne, surtout chez les jeunes pour qui les paroles des gouvernants étaient à des années lumières de leurs actions, qui sait que peut être seules les élections pourraient corriger et détruire ce mur de manque de confiance et de perspective.


Cependant, pour les plus âgées, les plus aigris aussi, il est peu probable que les élections apportent un quelconque changement, pour eux, tous les politiciens sont les mêmes et ne pensent qu’à s’enrichir sur le dos des naïfs, surtout les jeunes qui leurs accordent leurs confiance sur base de fausses promesses et des belles paroles qu’ils ne respecteront jamais une fois au pouvoir.


D’ailleurs ceux qui disent vouloir les remplacer pour soit disant corriger l’histoire, n’ont pas de gomme, mais cherchent seulement à remplir leurs poches et leurs ventres avec leurs proches au nom de notre souffrance et ainsi de suite jusqu’à ce que le christ revienne. Pour eux, il valait mieux vendre sa voix électorale que de la donner gratuitement, car pour eux, l’expérience les avait rendu sages. Les élections au Congo n’apportent pas des solutions mais créent encore plus des problèmes, donc pour être pragmatique il convient de voter le plus offrant que le plus parleur.


C’est donc dans cette ambiance électrique de mélange de pauvreté, de révolte et d’espoir trahi que vit actuellement la jeunesse de Bukavu avec la participation de plusieurs candidats qui promettent tous, de vouloir changer le pays et écrire autrement son histoire.


D’où un humoriste observateur de dire « À Bukavu le nombre des candidats est égale au nombre des votants, qui votera qui?!»


Pour le reste, Bukavu reste une ville spéciale et spectaculaire en retournement de situation, elle n’arrête jamais de nous surprendre, il nous reste encore du chemin avant les élections, est-ce que ce sont les meilleurs qui l’emporteront ?!


Weit and See


Le Juif.

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